Nutrition pour votre maladie pulmonaire chronique

La nutrition est l’équilibre entre les nutriments et l’énergie provenant des aliments que nous mangeons et les besoins de l’organisme pour assurer la croissance, le maintien de la santé et certaines fonctions spécifiques.

Le Guide alimentaire canadien préconise un équilibre sain entre les protéines maigres, les fruits et légumes et les grains entiers.

Ce qu’il faut savoir pour gérer sa santé avec son régime alimentaire : 

L'équilibre nutritionnel : qu’il s’agisse d’une suralimentation ou d’une insuffisance pondérale, l'imbalance nutritionnel peut provoquer une fatigue accrue, une mauvaise humeur, un risque accru d’hospitalisation, et un rétablissement plus lent après une maladie ou une exacerbation de votre maladie pulmonaire.

Le poids est important

• Si vous êtes en surpoids, votre cœur et vos poumons doivent travailler plus fort pour fournir de l’oxygène à votre corps.
• En cas d’insuffisance pondérale, le risque d’infection est plus élevé.
• Dans les deux cas, la perte de masse musculaire affaiblit les muscles qui aident à la respiration.

Selon Santé Canada, un IMC sain pour les adultes de 20 ans et plus se situe entre 18,5 et 24,9, tandis qu'un IMC de 25 à 29,9 est considéré comme un surpoids.

Un faible IMC peut être néfaste pour la santé, en particulier pour les personnes âgées. C'est pourquoi certains experts suggèrent que le poids le plus sain pour les personnes âgées se situe entre 25 et 27, et qu'il doit être maintenu grâce à un régime alimentaire sain et à une activité physique régulière.

Un IMC élevé comporte certains risques, quel que soit l'âge. Il s'agit notamment des maladies cardiaques, de l'hypertension artérielle, du diabète et des accidents vasculaires cérébraux

Des calories supplémentaires peuvent être nécessaires car vous utilisez plus d’énergie pour respirer, tousser et combattre les infections.

• Le choix d’aliments riches en nutriments pour augmenter les calories fait la différence.
• La prévention de la perte de poids au fur et à mesure de l’évolution de votre maladie est une discussion importante à avoir avec votre équipe soignante ou un-e diététiste. Des suppléments peuvent être nécessaires pour améliorer votre bien-être nutritionnel.

Problèmes de régime et de nutrition liés à la MPOC

Dénutrition : Elle est observée chez environ 30 % des personnes atteintes d’une maladie pulmonaire avancée. 

Suralimentation : Elle est observée chez 65 % des personnes atteintes de MPOC légère à modérée. Si vous portez du poids supplémentaire autour de la ligne médiane, cela empêche votre diaphragme de bouger efficacement.

Intervention : Thérapie nutritionnelle combinée à l’exercice. Travailler avec un-e diététiste agréé-e peut aider à mettre au point un plan qui vous convient. Il ou elle peut vous prescrire un stimulant de l’appétit ou un supplément à forte teneur calorique pour préserver votre poids et votre équilibre énergétique.

Conseils généraux

• Buvez de l’eau régulièrement
• Utilisez du miel ou du sirop d’érable comme édulcorants.
• Réduire le sodium (sel)
• Mangez plus souvent de petits repas OU de petits repas et des collations saines.
• Mangez plus de fruits et de légumes, de protéines maigres (poulet, poisson, gibier, haricots et tofu), de graisses végétales (huiles d’olive, d’arachide, de canola, de sésame), de noix (pacanes, amandes, noisettes, noix), d’avocats, de graines (lin, sésame, graines de tournesol non salées).
• Limitez les glucides aux céréales complètes.
• Limitez les produits laitiers aux produits à faible teneur en matières grasses.
• Évitez les régimes riches en glucides – ils augmentent la production de dioxyde de carbone dans votre organisme.
• Évitez les glucides simples comme le sucre, les gâteaux, les biscuits, le pain blanc et les pâtes, les boissons sucrées.
• Évitez les viandes et les produits laitiers riches en matières grasses.

Pour réduire l’essoufflement 

• Mangez des aliments faciles à mâcher.
• Ne soyez pas pressé de manger 
• Asseyez-vous bien droit à table, vous pouvez poser vos coudes sur la table car cela aide à élargir votre poitrine.
• Utilisez votre oxygène pendant les repas.

Pour réduire la fatigue

• Reposez-vous en position verticale pendant 30 à 60 minutes avant de manger.
• Mangez votre plus gros repas plus tôt dans la journée
• Préparez les ingrédients pour des repas faciles à cuisiner en restant assis.
• Préparez vos repas bien à l’avance
• Congelez les restes pour un autre jour
• Demandez de l’aide à votre famille, à vos amis ou à des organisations comme la popote roulante.

Pour réduire les ballonnements et les reflux

• Mangez lentement pour éviter d’avaler de l’air, ce qui peut provoquer des ballonnements qui entraînent un essoufflement.
• Mangez plusieurs petits repas.
• Buvez des liquides une heure avant et une heure après les repas, plutôt que pendant le repas.
• Préférez les légumes cuits aux légumes crus.
• Choisissez des protéines maigres et des produits laitiers à faible teneur en matières grasses ou sans matières grasses (ou des substituts).
• Évitez les aliments qui provoquent des gaz : chou, brocoli, choux de Bruxelles, oignons, boissons gazeuses.
• Évitez les aliments très acides : tomates, agrumes, vinaigre ou légumes marinés.
• Évitez les aliments épicés qui peuvent augmenter le reflux, lequel déclenche une réaction dans l’œsophage et les poumons. 

Le respect des exigences en matière de nutrition saine du Guide alimentaire canadien favorise le maintien d’un poids santé chez les personnes asthmatiques. 

Les aliments riches en antioxydants peuvent réduire l’inflammation dans l’organisme, y compris dans les poumons. Cela peut aider à soutenir l’efficacité des médicaments contre l’asthme, ce qui facilite le contrôle de l’asthme.

• Baies
• Haricots
• Pacanes
• Brocoli, Betteraves et Chou rouge
• Feuilles vertes (épinards, chou frisé) 
• Chocolat noir 

Les personnes asthmatiques sont trois fois plus susceptibles de souffrir de reflux gastro-œsophagien (RGO). Le RGO peut irriter les tissus pulmonaires et provoquer une inflammation, une constriction et une obstruction des voies respiratoires. Discutez avec votre équipe soignante ou un-e diététiste agréé-e des modifications à apporter à votre régime alimentaire ou des médicaments à prendre pour réduire le RGO.

Mangez :

• Grains entiers
• Des protéines maigres
• Des fruits et légumes colorés
• Produits laitiers à faible teneur en matières grasses
• Aliments riches en vitamines E et C, en carotène et en sélénium

Limiter/éviter

• Les aliments transformés riches en sodium
• Les aliments à forte teneur en nitrates et en sulfates : viandes froides, poisson et viande en conserve, bacon et jambon.

Certaines recommandations nutritionnelles pour les personnes atteintes de fibrose pulmonaire sont dues à la demande accrue sur les muscles respiratoires, aux faibles niveaux d’oxygène dans le sang, à l’inflammation accrue, au reflux acide et à la diarrhée. Ces symptômes entraînent souvent une faible activité physique.

Les personnes souffrant de suralimentation ou de dénutrition sont encouragées à rencontrer un-e diététiste agréé-e afin d’apporter des modifications à leur régime alimentaire pour atteindre un poids idéal et prolonger leur qualité de vie.

Recommandations nutritionnelles pour la fibrose pulmonaire

Mangez

• Grains entiers
• Protéines maigres
• Faible teneur en sodium
• Une variété de fruits et de légumes
• Produits laitiers faibles en gras ou sans gras
• Graisses végétales comme l’huile d’olive

Mesures à prendre pour gérer le RGO

• Atteindre et maintenir un poids santé
• Restez assis en position verticale pendant les repas et pendant 45 à 60 minutes après avoir mangé. 
• Relevez la tête de votre lit lorsque vous dormez. Les « blocs de lit » et/ou les cales en mousse sont plus efficaces que les oreillers pour maintenir la tête et l’œsophage plus haut que l’estomac pendant le sommeil.
• Évitez ou limitez :
  – Les grandes quantités de nourriture en une seule fois
  – Manger près de l’heure du coucher (2-3 heures)
  – Vêtements restrictifs autour de la taille
  – Les aliments qui déclenchent le reflux – chocolat, menthe poivrée, oignons, ail, tomates et agrumes
  – Le tabagisme, l’alcool et la caféine, surtout à l’heure du coucher.

La capacité de l’organisme à absorber les nutriments est affectée par le fonctionnement du pancréas chez les personnes atteintes de fibrose kystique (FK). Selon le Guide alimentaire canadien, il est important d’avoir une alimentation normale, saine et équilibrée, avec quelques extras. Le maintien d’un poids corporel sain, avec des aliments riches en nutriments, est lié à la préservation d’une bonne fonction pulmonaire. 

L’objectif diététique des personnes atteintes de FK est de prévenir les carences nutritionnelles. Un-e diététiste est un membre important de votre équipe de soins de santé qui peut aider à gérer et à surveiller une alimentation adéquate, les enzymes pancréatiques, les suppléments vitaminiques et caloriques, ainsi que l’intolérance au lactose et au glucose.  

Mangez

• Des aliments riches en sodium, surtout lorsque la température et la transpiration augmentent.
• Boire plus de liquide, surtout lorsque la température et la transpiration augmentent.
• Augmenter l’apport en protéines en raison de la malabsorption
• Augmenter l’apport en graisses à 35-40 % fournit l’énergie nécessaire, les acides gras essentiels et les vitamines liposolubles.
• Vitamines D, A, K et E liposolubles.

Pour en savoir plus sur le soutien nutritionnel dans le cas de la fibrose kystique, consultez le site www.fibrosekystique.ca/uploads/resources/CF%20Health/French/Fk_Une_saine_alimentation_pour_les_personnes_atteintes.pdf

La perte de poids involontaire est un symptôme courant dans le diagnostic du cancer du poumon. Elle peut avoir un impact sur l’efficacité du traitement du cancer du poumon. La perte de poids est également une conséquence du traitement du cancer. Elle résulte des médicaments qui provoquent une perte d’appétit, une altération du goût, des nausées, des vomissements, des douleurs dans la bouche et une inflammation de l’œsophage. 

L’objectif nutritionnel des personnes atteintes d’un cancer du poumon est de soutenir le processus de guérison. Une nutrition adéquate rend les traitements anticancéreux plus bénéfiques, contribue à maintenir votre état fonctionnel et aide à prévenir la perte de poids et de masse musculaire.

Mangez

• Des vitamines B, du fer, des protéines et des aliments riches en antioxydants (baies, haricots, noix, brocoli, légumes verts à feuilles).
• Prenez des petits repas et des collations riches en calories et en protéines toutes les 2 ou 3 heures lorsque vous êtes éveillé, au lieu de trois repas normaux. (œuf, poisson, viande, fromage, produits laitiers)
• Des aliments mous et humides, faciles à manger et à avaler, qui demandent peu d’énergie pour être préparés (yaourt et avoine, pudding et baies, beurre d’arachide et banane, soupe et craquelins, sandwich à la salade aux œufs).
• Les aliments fades et peu odorants sont plus faciles à digérer en cas de nausée.
• Huit à dix tasses de liquide par jour (eau, jus clair, bouillon, tisane). Essayez d’utiliser une grande paille.

Évitez ou limitez :

• Les aliments chauds ou froids
• L’alcool et le tabac
• Les aliments raffinés ou transformés

Cancer du poumon Canada recommande de consommer des protéines pour aider à maintenir votre masse musculaire et votre force afin de favoriser la guérison, surtout pendant le traitement. Pour en savoir plus sur le soutien nutritionnel en cas de cancer du poumon, consultez Cancer Pulmonaire Canada

Consultez le tableau dans le lien ci-dessous pour connaître les options de protéines. site www.lungcancercanada.ca/LungCancerCanada/media/Documents/Infosheets/Healthy-Diet-Choices.pdf (uniquement en anglais)

Besoins caloriques et protéiques pendant la guérison chez les patient-es traité-es pour un cancer du poumon

Source : Caring Ambassadors – Lung Cancer (uniquement en anglais)

Si vous souffrez de diabète ou d’une maladie rénale ou hépatique, discutez-en avec votre équipe soignante ou avec un-e diététiste agréé-e, car vos besoins peuvent être différents de ceux indiqués dans la section relative à votre maladie pulmonaire. 

Options de collations saines pour les diabétiques atteints d’une maladie pulmonaire :

• Les produits à base de céréales complètes : avoine, orge, riz brun, blé entier, seigle entier, quinoa, sarrasin.
• Légumineuses : houmous, pois chiches, salade de haricots.
• Fruits : pomme moyenne, orange, poire, myrtilles, fraises.
• Légumes non féculents (à faible indice glycémique) : carottes, concombres, brocolis, chou-fleur, germes de haricots.
• Produits laitiers : fromage à faible teneur en matières grasses, yaourt sans sucre
• Mélange de fruits secs fait maison
• En-cas plus importants : houmous et pita, yaourt et fruits, céréales et lait écrémé, fromage allégé et quatre craquelins de seigle.
• Consommez uniquement de l’eau et des boissons sans sucre.
• Ajoutez toujours une protéine à chaque collation : légumineuses, noix, beurre de noix, produits laitiers
• Choisissez des aliments riches en fibres

Il est important de modifier son mode de vie lorsqu’on souffre d’une maladie pulmonaire chronique et de diabète. 

• Mangez des aliments sains : plus de fruits, de légumes, de protéines maigres et de céréales complètes. Mangez des aliments riches en nutriments et pauvres en graisses et en calories.
• Faites de l’exercice : l’exercice fait travailler plus de muscles à une plus grande intensité, ce qui consomme plus d’énergie. Votre corps a ainsi besoin de moins d’insuline, ce qui contribue à contrôler votre glycémie.
• Perdez du poids si nécessaire : si vous êtes en surpoids, perdre ne serait-ce que quelques kilos peut améliorer votre glycémie.  

Vérifiez votre glycémie avant et après l’exercice. Pour plus d’informations, consultez le site : www.diabete.qc.ca/fr/vivre-avec-le-diabete/activite-physique/

Les modes d’alimentation deviennent rapidement des habitudes alimentaires. Il est facile d’adopter des habitudes de sélection d’aliments sains.

Vous trouverez ci-dessous des options saines pour les protéines, les légumes et les fruits riches en nutriments, ainsi que des portions individuelles d’aliments à base de céréales complètes à prendre en compte dans la planification et la préparation des repas.

L'alimentation en protéines (Source : cancer pulmonaire Canada) 

Protéines animales

• Bœuf
• Poulet, dinde
• Œufs, poisson
• Agneau
• Porc

Protéines laitières

• Lait
• Fromage
• Soupe à base de lait
• Crème anglaise
• Pudding
• Yogourt

Protéines végétales

• Légumineuses (haricots noirs, pois chiches, haricots rouges, lentilles, haricots blancs)
• Noix, graines, beurre de noix
• Lait de soja
• Tofu

Fruits et légumes (Source : 811 Nouvelle-Ecosse Canada)

• Brocoli, chou-fleur et choux de Bruxelles
• Légumes verts à feuilles, comme la bette à carde, le chou et le pak-choï.
• Légumes vert foncé à feuilles, comme les épinards et le chou frisé
• Courge, carotte, patate douce, citrouille et navet
• Pois cassés, haricots verts, poivrons et asperges
• Pommes, prunes, mangues, papayes, ananas et bananes
• Myrtilles, fraises, cerises, grenades et raisins
• Agrumes, tels que le pamplemousse et les oranges
• Pêches, poires et melons
• Tomates et les avocats

Produits à base de céréales complètes (Source : Q & Anna Wordpress - la visite du guide alimentaire canadien)

Bagel à grains entiers : ½ bagel, 45 g.

• Orge : 125 mL, ½ tasse, cuit
• Pain pumpernickel ou seigle : 1 tranche, 35 g
• Pain à grains entiers : 1 tranche, 35 g
• Boulgour : 125 mL, ½ tasse, cuit
• Céréales froides à grains entiers : 30 g
• Céréales chaudes à grains entiers (p. ex. : gruau) : 150 g, 175 mL, 3/4 tasse, cuites
• Couscous, blé entier : 125 mL, ½ tasse, cuit.
• Craquelins, seigle : 30 g
• Craquelins, grains entiers : 30 g
• Muffin anglais, à grains entiers : ½ muffin, 35 g
• Muffin, grains entiers : ½ muffin, 35 g
• Pâtes/nouilles, à grains entiers : 125 mL, ½ tasse, cuites
• Pita, grains entiers : 35 g, ½ pita
• Maïs soufflé, nature : 500 mL, 2 tasses
• Quinoa : 125 mL, ½ tasse, cuit
• Riz brun : 125 mL, ½ tasse, cuit
• Riz sauvage : 125 mL, ½ tasse – cuit
• Petit pain, blé entier 1 petit pain, 35 g
• Tortilla, blé entier : ½ pièce, 35 g
• Gaufre, blé entier : 1 petite, 35 g

Eau et liquides clairs (à faible teneur en sodium et en sucre) – si vous n’avez pas de restrictions concernant les liquides

• Six à huit verres de 250 mL (8 oz) par jour pour fluidifier la sécrétion de mucus.
• Régularise la température corporelle
• L’hydratation favorise la clarté d’esprit, le bon fonctionnement des reins et des intestins et réduit les douleurs musculaires et articulaires.
• Les aliments hydratants sont le melon d’eau, les fraises, le concombre et le céleri.

Vitamine D

• Soutient la densité osseuse en favorisant l’absorption du calcium
• Maintient la santé immunitaire
• Réduit l’inflammation
• Aliments riches en vitamine D (champignons, thon, saumon, sardines, huile de foie de morue)
• Aliments enrichis en vitamine D (jus d’orange, lait et produits laitiers, laits végétaux, céréales).