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Le cancer du poumons peut toucher tout le monde, fumeurs ou pas - L'histoire de Jeremy

 

Le 17 novembre 2010 était le 30e anniversaire de Jeremy Chen. Entre autres, il est allé au restaurant avec ses collègues, sur l’heure du midi.

C’est aussi ce jour-là qu’il l’a remarqué pour la première fois, cet essoufflement alors qu’il marchait du restaurant au stationnement.

« Comme il avait fait de l’asthme toute sa vie, il n’en a pas fait grand cas », se souvient son épouse, Scarlett.

Jeremy a tout de même consulté son médecin de famille, qui a conclu à une simple bronchite due aux rhumes qui se sont transmis à quelques reprises entre lui et son fils d’un an, Xavier.

Mais en moins d’une semaine les symptômes se sont aggravés. Jeremy avait peine à monter un petit escalier. Le médecin lui a prescrit une radiographie et, moins d’un mois après ses premiers symptômes, le diagnostic était là : il avait le cancer du poumon et celui-ci se propageait.
Le cancer du poumon de Jeremy était au stade 4, lorsqu’il a été découvert. La chimiothérapie n’a pas fait effet. Le 27 mars, il est décédé.
« Tout s’est passé si vite », se rappelle Scarlett, qui a 32 ans. « Le médecin l’avait dit : son cancer était très agressif. »
Ce qui rend la chose difficile à concevoir, c’est que Jeremy n’avait jamais fumé ou été exposé à des substances toxiques comme l’amiante. Il travaillait dans un bureau. Il n’y avait jamais eu de cas de cancer dans sa famille.
« Nous avons été complètement pris de court par tout ça. Un choc total, c’est le moins qu’on puisse dire. »
Scarlett se dit qu’il était probablement plus réaliste qu’elle, à propos de son pronostic.
« Je crois qu’il savait, plus ou moins. Stade 4, c’est Stade 4. Il n’y a pas de remède. »
Elle se souvient de son regretté mari comme ayant été « extrêmement courageux »; elle raconte que son attitude était de se tourner vers les prochaines étapes.
Scarlett Chen fait connaître ce qui est arrivé à son conjoint afin que les gens sachent que des non-fumeurs peuvent développer cette maladie; le stigmate qui s’y associe pourrait alors être diminué.
« Définitivement, bien des gens se disent qu’il doit bien y avoir eu quelque chose pour déclencher ça. Mais si ça avait été un cancer du cerveau, ou du sein, personne n’aurait eu de soupçon », affirme-t-elle.
« Mais en fin de compte, tout le monde qui a des poumons peut développer un cancer du poumon. »
« Le cancer du poumon a beau être la cause no 1 de décès dus au cancer, tant chez l’homme que chez la femme, il n’est pas à égalité avec d’autres cancers, en partie à cause du stigmate qui l’associe au tabagisme », signale Veda Peters, coordonnatrice de l’éducation sur le tabac à l’Association pulmonaire de la Colombie-Britannique.
« Le cancer du poumon est responsable du deuxième plus grand nombre de décès dus au cancer parmi les 20 à 44 ans », ajoute-t-elle.
En 2011, environ 25 300 Canadien-nes recevront un diagnostic de cancer du poumon, et 20 600 décèderont de cette maladie. Dans environ 85 % des cas, il s’agira de fumeurs ou d’anciens fumeurs, mais entre 10 et 15 % seront des non-fumeurs.
Le taux de survie est relativement peu élevé. Dans le cas du cancer du sein chez de jeunes adultes, le taux de survie après cinq ans est de 85 %; pour le cancer testiculaire, il est de 96 %; et pour le cancer du poumon, il n’est que de 22 %.
« Après le tabagisme, l’autre cause la plus répandue du cancer du poumon est l’exposition au radon, un gaz qui peut être présent dans pratiquement n’importe quelle maison », signale Mme Peters, qui incite les gens à tester l’air de leur maison afin de déceler la présence de ce gaz inodore. D’autres causes possibles de cancer du poumon sont l’exposition à l’amiante, à la fumée secondaire et à la pollution de l’air.
D’autres recherches sont nécessaires, affirme-t-elle en déplorant qu’il n’existe pas vraiment de programmes de dépistage précoce, et que, souvent, il n’y a pas de symptômes avant qu’il soit trop tard.
Les symptômes qui devraient inciter les gens à consulter un médecin sont notamment la toux persistante, la douleur thoracique inexpliquée, le souffle court et des traces de sang dans les mucosités crachées.
« Si quelque chose qui peut être le moindrement positif découle de ce qui est arrivé à Jeremy, c’est la sensibilisation du public en m’entendant raconter son histoire », conclut Scarlett.
(Reproduit avec l’autorisation du Burnaby News Leader. Journaliste : Wanda Chow. Traduction libre.)

 

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