À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, des organismes de santé demandent au gouvernement fédéral d’élaborer un nouveau plan audacieux pour réduire plus rapidement la consommation de tabac.
« Certes, le Canada a fait des progrès considérables dans la lutte contre le tabagisme; nous devons poursuivre diligemment ce travail, car il reste beaucoup à faire », a affirmé Mme Lesley James, analyste principale des politiques de santé à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. « Il est clair que les progrès réalisés jusqu’ici ont été beaucoup trop lents et que trop de décès et de cas de maladie sont survenus entre-temps. Le tabagisme demeure la principale cause de décès évitables, au pays. Nous devons intensifier nos efforts et faire avancer les choses. »
« Le gouvernement fédéral a déjà été considéré comme un chef de file mondial de la lutte contre le tabagisme. Il fut un temps où le Canada était à l’avant-garde de par ses mesures publiques novatrices pour réduire le tabagisme, mais il n’a pas su garder le rythme des progrès mondiaux d’initiatives clés », a signalé le Dr Atul Kapur, président de Médecins pour un Canada sans fumée. « À l’approche de l’échéance de la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme, l’occasion se présente de reprendre un rôle de leadership et d’adopter une approche nouvelle, plus robuste et redynamisée. »
« D’autres gouvernements vont de l’avant avec des exigences d’emballage neutre et standardisé, l’interdiction des arômes, y compris le menthol, et explorent d’autres approches novatrices et audacieuses », a noté Mme Lorraine Fry, directrice générale de l’Association pour les droits des non-fumeurs. Des 34 pays membres de l’OCDE, cinq ont adopté une législation exigeant l’emballage neutre des produits du tabac et quatre ont fixé des dates cibles pour l’atteinte de réductions significatives des taux de tabagisme.
Aux États-Unis, le budget fédéral (par habitant) pour la lutte contre le tabagisme représente plus du double de celui de Santé Canada. Le gouvernement des États-Unis récupère annuellement la totalité des coûts de la stratégie de lutte antitabac de la FDA auprès de l’industrie du tabac, et il développe une base de recherche pour de nouveaux domaines de réglementation. D’importantes autorités de santé, y compris le Médecin-chef des É.-U., ont souligné la nécessité de nouvelles approches « finales ».
« La consommation de tabac demeure un défi pour le système de santé du Canada et pour le bien-être économique et physique de nos communautés », a expliqué le Dr Chris Simpson, président de l’Association médicale canadienne. Les autorités de santé reconnaissent largement que le tabagisme entraîne des pertes économiques et un nombre de décès plus significatifs que les autres drogues ou produits consommés. Santé Canada estime le coût économique annuel du tabagisme à 17 milliards $.
« La première génération ayant grandi sous la protection de la Loi fédérale sur le tabac de 1997 arrive à l’âge adulte », a indiqué M. Michael Perley, directeur de la Campagne ontarienne pour l’action sur le tabac. « Malheureusement, même si cette loi a contribué à d’importants progrès, 18 % des jeunes de 18-19 ans sont fumeurs. Les jeunes Canadiens méritent une protection de première classe contre le marketing de l’industrie du tabac. Il est inacceptable que près d’un jeune sur cinq ait développé une dépendance mortelle, une fois à l’âge adulte. »
M. Perley a expliqué que le cadre juridique et politique à la base de l’approche canadienne de lutte au tabagisme date de plus de 18 ans et qu’il faut l’actualiser, pour répondre aux nouveaux défis. Lorsque la Loi sur le tabac actuelle a été adoptée, les cigarettes électroniques, les produits aromatisés et les techniques de marketing insidieuses ne faisaient pas autant partie du paysage qu’aujourd’hui.
« De plus en plus, les adolescents sont initiés au tabagisme par le biais de nouveaux produits qui ne sont pas suffisamment réglementés par le gouvernement », a affirmé la Dre Geneviève Bois, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Les menaces posées par les produits d’amorce, comme le narghilé/la pipe à eau et le tabac aromatisé, les nouveaux produits et les nouvelles tactiques d’emballage, n’avaient pas été anticipées par les créateurs de la loi fédérale actuelle. »
« Comme plusieurs autres militants pour la santé à travers le pays, j’ai la vision d’un Canada où le tabagisme n’est plus la principale cause de mortalité et de morbidité évitables. Une action stratégique est requise pour réduire le nombre de personnes qui fument, au Canada », a déclaré Margaret Bernhardt-Lowdon, porte-parole sur les enjeux liés au tabagisme pour l’Association pulmonaire. En mars, le Comité de la santé de la Chambre des communes a conseillé au gouvernement d’élaborer un nouveau cadre de réglementation pour les cigarettes électroniques.
« C’est là une occasion pour le gouvernement fédéral de répondre par un engagement à développer une stratégie modernisée et renforcée de lutte contre le tabagisme, dotée d’une vision à long terme, de mesures de politiques novatrices et d’objectifs de santé adéquatement ambitieux. »
Au sujet de la Coalition canadienne pour l’action sur le tabac
La Coalition canadienne pour l’action sur le tabac est une coalition nationale d’organismes de santé. Les membres qui appuient cette initiative incluent Action on Smoking and Health (Alberta), la Société canadienne du cancer, l’Association médicale canadienne, le Conseil canadien pour le contrôle du tabac, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, l’Association pulmonaire, l’Association pour les droits des non-fumeurs, la Campagne ontarienne pour l’action sur le tabac et Médecins pour un Canada sans fumée.
Au sujet de L’Association pulmonaire du Canada
Fondée en 1900, l’Association pulmonaire est l’un des organismes de bienfaisance les mieux respectés et des plus anciens, au Canada, et un chef de file national en matière d’information scientifique, de recherche, d’éducation, de soutien et de plaidoyer sur les enjeux liés à la santé pulmonaire. Pour plus d’information, visitez www.poumon.ca . Pour des informations sur des questions de santé respiratoire, téléphonez à notre ligne sans frais, au 1-866-717-2673. Au Québec, téléphonez-nous sans frais au 1 800-POUMON-9.
Contacts:
Janis Hass, L'Association pulmonaire, 613 569-6411, poste 252
Cynthia Callard, Médecins pour un Canada sans fumée, 613 600-5794
Dominique Jolicoeur, Association médicale canadienne, 613 731-8610, poste 2038
Geneviève Bois, Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, 514-602-2508
Lesley James, Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, 613 691-4066
Lorraine Fry, Association pour les droits des non-fumeurs, 416 726-6861
Michael Perley, Campagne ontarienne pour l’action sur le tabac, 416 709-9075