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L'histoire de Eva

Eva Berringer – Ottawa, Ontario
Au début de 2006, mon mari, Gord Swan, a consulté son médecin à propos d’une toux sèche qui ne s’en allait pas. Lorsque son médecin lui a prescrit une radiographie pulmonaire, je me souviens avoir trouvé qu’il allait trop loin. Après tout, à quel point une toux pouvait-elle être grave? Même lorsque la radiographie est arrivée, montrant une tache sur un poumon, nous ne songions pas à la possibilité d’un cancer du poumon. Le cancer du poumon concernait les fumeurs, et mon mari n’a jamais fumé et n’avait jamais été exposé à la fumée secondaire au travail ni à la maison.
Évidemment, nous avons été bouleversés par le diagnostic de cancer du poumon, mais nous n’en revenions pas d’apprendre qu’il y a plus de gens qui meurent du cancer du poumon que du cancer du sein, de la prostate et colorectal réunis.
Pendant le combat de mon mari contre le cancer, nous avons été confrontés directement à la stigmatisation associée au cancer du poumon. Nous avons expliqué maintes fois à des professionnels de la santé et à d’autres, que mon mari n’était pas un fumeur et ne l’avait jamais été.
J’ai été vraiment atterrée par le manque de sensibilisation au cancer du poumon. La plupart des gens à qui je parle s’étonnent que le cancer du poumon soit le plus meurtrier, au Canada.
J’en suis venue à réaliser, par ailleurs, que personne ne mérite d’avoir le cancer du poumon, que l’on soit fumeur ou ex-fumeur, ou que l’on n’ait jamais fumé. Il faut que l’on vainque la stigmatisation du cancer du poumon et que l’on fasse en sorte qu’il reçoive l’attention nécessaire – et du financement adéquat pour la recherche. Il nous appartient, aux familles et amis qui sont touchés de près par le cancer du poumon, de voir à ce que cela se fasse.
Mon récit n’a pas une fin heureuse. Malgré une chimiothérapie et une radiothérapie agressives durant l’été 2006, nous avons appris à la fin de 2007 que le cancer de Gord s’était propagé à ses os. Il est décédé peu après. Les chances étaient contre lui : 85 % des personnes qui développent un cancer du poumon ne vivent pas cinq années de plus. Peut-être que s’il était allé consulter plus tôt, pour cette toux… Si nous avions été mieux informés au sujet du cancer du poumon.
Je partage ce récit dans l’espoir que d’autres le lisent et soient mieux sensibilisés au sujet du cancer du poumon.
Eva Berringer
Ottawa, Ontario